Déliez-moi
Déshabitez ma tête
Que je puisse enfin, las, me désenvoûter
Ventiler l’oubliette
Vous m’avez fort bien doré la cage
Emballé tous mes pires en miel
Maintenant, je veux ma plage
Je vous laisse toute l’ombrelle
Mais…Déliez-moi
Rendez-moi mes deux ailes
Je re-goûterais l’air du jour
Et ces envies d’énormes,
Ces appétits de ciel
Toute sublimée, l’addiction est un bagne
que l’illusion s’évertue à farder
Scalpons les Alpes, étêtons la Cocagne
écimons les sommets… ça déborde !
Le col est dépassé
Laissez-moi décadenasser
L’écrou de cette porte mais…
Déliez-moi… Coupez, sciez toutes ces chaînes
Ouvrez-moi cette foutue grille
Avec vue sur la mer
Que les lointains reviennent
Changez le terreau de la fleur
Remettez le zéro au compteur
Fermez la classe
Ouvrez le bois
Je vous laisse tout, de bon cœur
Je couds l’ajour. Je roule de bonheur.
Je m’désangoisse et je m’y vois
Déjà, déjà, déjà…
Déliez-moi
Rendez-moi le soleil
Celui que j’ai vu tombé sur ces ourlets d’errance
Ces déçus-perficiels…
… mais si ciels !